La conversion forcée de l'épargne salariale
DISCRÈTEMENT mais sûrement, l'épargne " responsable " creuse son sillon dans un secteur en expansion, celui de l'épargne salariale. En termes de stocks, les chiffres restent modestes. Fin 2007, selon le centre Novethic, les fonds ISR (investissement socialement responsable) représentaient 2,8 milliards des 87,6 milliards d'euros d'encours gérés sous forme de fonds commun de placement d'entreprise (FCPE). Quant aux fonds purement solidaires (partiellement investis dans des entreprises d'insertion sociale), ils ne pesaient " que " 600 millions d'euros.
Mais en termes de flux, la donne change : les fonds d'épargne salariale ISR ont bondi de 86 % en deux ans (1,5 milliard fin 2005) et les fonds solidaires de plus de 125 % !
" TRAVAIL PÉDAGOGIQUE "
Une première raison, assez simple, explique cette hausse : l'investissement solidaire est, en matière d'épargne salariale, une obligation légale. La loi Fillon sur les retraites de 2003 impose en effet que les plans d'épargne retraite collective (Perco) comportent systématiquement dans leur offre d'investissement un fonds solidaire.
Or en 2007, selon l'Association française de la gestion financière (AFG), les actifs gérés sous forme de Perco (1,4 milliard d'euros) ont progressé de 84 % par rapport à 2006. Plus de 56 000 entreprises et 335 000 salariés (+ 66 % en un an) sont dotés d'un Perco.
Ce mouvement pousse les sociétés de gestion à faire d'une pierre deux coups en insérant dans leur gamme de FCPE un (ou plusieurs) fonds à la fois solidaire (s) et socialement responsable (s). Elles y sont d'autant plus enclines que sur ce marché très concentré (Natixis et Axa couvrent près des deux tiers de la gestion d'épargne salariale ISR), les places sont chères et soumises au regard du comité intersyndical de l'épargne salariale (CIES).
Né en janvier 2002, le CIES a mis au point un processus de labélisation des offres de FCPE qui, entre autres contraintes, exige des sociétés de gestion qu'elles aient une équipe spécifiquement dédiée à l'investissement socialement responsable. " Un important travail pédagogique reste à faire auprès des épargnants salariés, mais c'est un avantage certain pour la diffusion de l'ISR ", note Jean-Pierre Sicard, le président de Novethic.
L. De.
11 Mai 2008
Le Monde Argent
Mais en termes de flux, la donne change : les fonds d'épargne salariale ISR ont bondi de 86 % en deux ans (1,5 milliard fin 2005) et les fonds solidaires de plus de 125 % !
" TRAVAIL PÉDAGOGIQUE "
Une première raison, assez simple, explique cette hausse : l'investissement solidaire est, en matière d'épargne salariale, une obligation légale. La loi Fillon sur les retraites de 2003 impose en effet que les plans d'épargne retraite collective (Perco) comportent systématiquement dans leur offre d'investissement un fonds solidaire.
Or en 2007, selon l'Association française de la gestion financière (AFG), les actifs gérés sous forme de Perco (1,4 milliard d'euros) ont progressé de 84 % par rapport à 2006. Plus de 56 000 entreprises et 335 000 salariés (+ 66 % en un an) sont dotés d'un Perco.
Ce mouvement pousse les sociétés de gestion à faire d'une pierre deux coups en insérant dans leur gamme de FCPE un (ou plusieurs) fonds à la fois solidaire (s) et socialement responsable (s). Elles y sont d'autant plus enclines que sur ce marché très concentré (Natixis et Axa couvrent près des deux tiers de la gestion d'épargne salariale ISR), les places sont chères et soumises au regard du comité intersyndical de l'épargne salariale (CIES).
Né en janvier 2002, le CIES a mis au point un processus de labélisation des offres de FCPE qui, entre autres contraintes, exige des sociétés de gestion qu'elles aient une équipe spécifiquement dédiée à l'investissement socialement responsable. " Un important travail pédagogique reste à faire auprès des épargnants salariés, mais c'est un avantage certain pour la diffusion de l'ISR ", note Jean-Pierre Sicard, le président de Novethic.
L. De.
11 Mai 2008
Le Monde Argent