L' ISR a désormais la cote en bourse

Publié le par Alexis Carré

L'investissement socialement responsable a désormais la cote en bourse

L'investissement éthique espère attirer des épargnants déboussolés.

Épargné par le discrédit qui frappe une partie de la finance, l'investissement dit « socialement responsable » (ISR) tente de profiter de la crise pour attirer la principale clientèle qui lui manque, celle des particuliers.

L'encours des placements éthiques, astreints au respect de critères sociaux, environnementaux et de gouvernance, a progressé de plus de 20 % par an en France depuis 2000. Jusqu'ici, l'engouement s'est principalement limité aux investisseurs institutionnels, comme le Fonds de réserve des retraites et l'Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique (Erafp), qui a adopté dès sa création une gestion entièrement ISR.

« On joue plus sur la recherche de sens que sur la sécurité »

Mais pour un analyste, la débâcle financière actuelle semble constituer « un bon moment pour faire décoller le marché des particuliers », qui souffrait jusqu'ici du « manque de lisibilité » de l'offre éthique.

Curieusement, il y a « très peu de raisons de penser que les fonds ISR se comportent mieux » face à un krach, juge Philippe Zaouati, directeur du développement chez Natixis AM, numéro 1 Français du secteur. « On joue plus sur la recherche de sens que sur la sécurité », précise M. Zaouati. A lui seul, pourtant, « ce message est plus porteur en période de crise, car les investisseurs se posent des questions sur la finalité de l'argent qu'ils placent ».

« L'aspect vital (pénurie d'eau, indépendance énergétique...) va entrer en ligne de compte », assure un spécialiste, de même que le comportement vertueux des sociétés vis-à-vis de leurs salariés, leurs fournisseurs ou leurs clients, doté selon lui d'une réelle « valeur économique ».

« Une entreprise industrielle qui ne regarderait pas l'impact de son activité sur l'environnement court le risque d'avoir un sinistre », renchérit Philippe Zaouati, pour qui certains critères de la finance éthique garantissent « une meilleure performance » dans la durée.

Reste un obstacle, beaucoup plus prosaïque, à lever pour le secteur : progresser sur le terrain commercial en passant « de la société de gestion au réseau de distribution », selon M. Zaouati, alors que les banques ont longtemps négligé de former leurs conseillers à l'offre ISR.


15 Novembre 2008
 Ouest France

Publié dans particuliers

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