ISR - L’investissement socialement responsable : un potentiel énorme
PRECEPTA vient de publier une étude, après plusieurs mois d’enquêtes et d’entretiens directs avec de nombreux dirigeants du secteur, sous le titre : « L’investissement socialement responsable - Positionnements et stratégies des opérateurs ». Voici les principaux enseignements de cette étude appronfondie de 110 pages.
La finance durable représente aujourd’hui encore un segment étroit de la gestion d’actifs avec moins de 2% des encours sous gestion. Même prise au sens large, c'est-à-dire en ajoutant aux fonds ISR purs (approches éthiques classiques Best in class, exclusion…), des approches ESG (Environnement Social Gouvernance) moins « fondamentales » (moins de 2 critères d’exclusion…), l’ISR reste confidentiel avec moins de 5% du total des actifs.
Pour autant, les institutionnels sont de plus en plus nombreux à adopter une démarche éthique. L’Etat y a participé en incitant le Fonds de Réserve des Retraites à investir une partie de ses actifs en Investissement Socialement Responsable. Bercy vient en outre de préconiser dans sa nouvelle loi de modernisation financière que tous les plans d’épargne devront proposer un fonds solidaire.
Le vieillissement de la population et avec lui la défaillance des systèmes de retraite et l’accroissement de l’épargne retraite sont de fait de bon augure pour l’essor du marché de l’ISR dans les années à venir.
Au-delà, ce sont d’autres moteurs structurels qui soutiendront le marché à moyen terme : diversification et multiplication des offres de produits financiers éthiques, des indices ISR, accroissement de l’épargne retraite et salariale… Les mesures réglementaires en faveur d’un développement des fonds ISR devraient également y contribuer.
Les acteurs ont été fortement touchés par la crise…
Le premier bénéficie de son leadership sur le marché de l’épargne salariale et le second de son positionnement auprès des institutionnels et des collectivités locales.
Le troisième acteur Rabobank, groupe néerlandais (présent sur le marché français via Robeco et la banque Sarasin) dont les résultats financiers ont encore progressé en 2008 fait donc figure d’exception dans ce paysage.
Quant aux banques françaises et aux assureurs (qui arrivent derrière en ordre dispersé selon leur volonté de pénétrer le marché de l’ISR), ils ont globalement mieux résisté à la crise financière.
… sans pour autant interrompre leurs offensives
Les sociétés de gestion proposent des investissements selon des thématiques précises : critères sociaux, humains, dimension éthique et partage… Les produits « verts » sont aussi de plus en plus nombreux.
Ces derniers incluent des sociétés qui travaillent sur l’environnement : gestion des déchets, eau, énergie renouvelable… Reste que cette nouvelle catégorie complexifie encore le marché, l’investisseur ayant du mal à comprendre la différence entre des fonds verts et les fonds ISR.
L’arrivée de nouvelles sociétés de gestion sur le marché de la finance durable participe à la tendance.Dernier exemple en date : le lancement d’une structure commune entre le groupe de gestion UFG et la banque Sarasin, dotée de 10 professionnels.
A noter : Robeco avait pris le contrôle de 64% de SAM (Sustainable Asset Management) fin 2006 dans le but de devenir l’une des premières plates-formes mondiales dédiées à l’ISR. Cette acquisition a permis à Robeco d’offrir de nouveaux fonds dans l’hexagone.
Le produit doit être démocratisé
Communiquer auprès d’un large public est en outre indispensable pour accroître la notoriété du produit et favoriser sa commercialisation auprès des particuliers. Si ces derniers se disent en effet de plus en plus intéressés par les problématiques de développement durable, passer à l’étape de la transaction est plus difficile.
La motivation des réseaux des banques est de ce fait indispensable pour permettre la diffusion du produit auprès du « mass market » et des clients de la banque privée.
Une stratégie qui s’est d’ailleurs avérée payante chez certains acteurs comme Natixis qui a resserré ses liens avec la Caisse d’Epargne et la Banque Populaire. Ceci s’accompagne chez certains acteurs par le lancement d’assurance vie « éthique », produit phare des Français.
Rassurer les clients, privilégier les supports les moins risqués et améliorer la gestion des risques dans un contexte de crise de confiance devra bien évidemment être également au coeur des priorités.
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